La mer

Aâââh, la mer, les images de vacances qui vous fouettent la figure pareillement à un coup de vent, les jeunes copines dont on était un peu épris sans trop le savoir, les parties de badminton sur le sable ou de 1000 Bornes sur la terrasse d'un cabanon, les baignades berçantes par temps calme ou stimulantes par mer agitée avec les plongeons sous les rouleaux... et puis plus tard le recommencement avec ses propres enfants puis petits-enfants et ce flux et ce reflux éternellement pareils mais qui cependant semblent chanter un autre chant, empreint d'une nostalgie et de regrets d'un temps perdu... Et malgré tout on s'y accroche, on la revit, on la revoit cette époque et on se dit qu'on est toujours jeune même si on sait que ce n'est pas tout à fait vrai. On bombe le torse et on se roule dans le sable au milieu des petits pour rire un bon coup... et puis on construit un château... la main est un peu ridée mais elle n'a pas oublié les gestes pour bâtir... Massage du sable entre les doigts de la main, message des vagues d'entre les voix du matin: "Mais non aujourd'hui est encore hier, tu es toujours un gamin sous l'immensité, continue de t'amuser avec les tiens et ne réfléchis plus, surtout ne réfléchis plus". Aâââh, la mer...

(copyright Jean-Michel Cagnon)