S comme solitude
... mais au bout du compte on est toujours tout seul au monde. Eh bien oui, et dans le fond ce n'est pas plus mal.
L'état fusionnel dont certains rêvent - et en particulier les amoureux "victimes" du coup de foudre - n'est qu'une chimère. La solitude est intrinsèquement liée à notre condition humaine. Sans elle, impossibilité totale d'être une personne, déterminée, capable de choix, dans la limite bien entendu de son champ d'action. Car si nous sommes réellement seuls, nous ne sommes en revanche pas totalement libres.
Un enfant, fût-il rassuré et choyé à l'excès, demeure seul. Il lui faut, dès le plus jeune âge de raison, affronter ses peurs et ses frustrations. Ce n'est jamais aussi rose qu'on le souhaiterait.
D'où la recherche, légitime, de la compagnie en vue d'un mieux-être, pour oublier son nombril et s'occuper de l'autre, voire l'aimer. De cette façon on rompt l'isolement et on diminue la solitude. Laquelle solitude est bénéfique car elle nous motive au plus profond de nous-même pour vivre pleinement notre vie.
J'ai la joie consciente d'avoir un corps et un esprit, d'être en mesure de jouir de mes décisions (sentir une fleur fraîchement cueillie ou partir en Amérique). Mais j'ai aussi la tristesse non moins consciente d'avoir à faire face à mes démons. Blanc et noir, c'est le "domino" de la vie...
Copyright Jean-Michel Cagnon
-
DSCN1587©JMC
Scène de RER (du temps où les portables n'existaient pas) - 1981 - Feutre